Ambassadeurs du made in France :un combat éthique

Ils sont devenus les fers de lance du made in France. Anciens professionnels de la politique, chefs d’entreprise ou représentants d’un secteur d’activité, de plus en plus de personnalités et de collectifs deviennent des ambassadeurs du made in France.
Ce combat pour la localisation française de l’industrie s’inscrit dans les préoccupations des consommateurs. Les différents avantages sont illustrés pour orienter les français vers une consommation plus éthique.

Les ambassadeurs du made in France : concernés par un enjeu économique majeur

Les Français s’intéressent de plus en plus à la qualité et à la provenance des produits qu’ils consomment. Plusieurs facteurs nourrissent cette considération. Les produits made in France font état d’un impact environnemental plus faible que des biens importés d’Asie. Ils sont également considérés comme de meilleure qualité et plus durables.

 

Selon un sondage Ifop réalisé en 2018, 59% des Français « regardent le pays de fabrication » d’un produit. 56% d’entre eux estiment par ailleurs qu’il est « difficile de trouver des produits fabriqués par des PME engagées dans la production made in France ». Les consommateurs font donc part d’un grand intérêt à ce sujet. 

Les produits made in France sont un vecteur de dynamisme économique. En effet, l’importance du chômage dans les anciens bassins industriels s’explique notamment par la délocalisation massive de la deuxième moitié du XXème siècle.

Par ailleurs, la baisse de la consommation de produits made in France a conduit à la fermeture d’entreprises, d’ateliers et parfois à la perte du savoir-faire local. Le made in France est ainsi un enjeu pour un maillage économique. Il permet de retrouver des producteurs locaux proposant un savoir-faire français et des produits de qualité.

La consommation de produits made in France se teinte également d’une dimension écologique. Pour un produit de qualité équivalente, une production locale est à privilégier pour limiter un coût environnemental catastrophique sur le long-terme. Bien qu’il ait un coût, consommer local devient un impératif économique et éthique.

La production made in France a également réussi le pari de hisser le savoir-faire traditionnel à la hauteur d’un art, reconnu à l’échelle internationale

 Hermès Maroquinerie

Hermès Maroquinerie - France Bleue 

L’engagement des entrepreneurs : Pierre Schmitt et le lin en Alsace

Pierre Schmitt est un entrepreneur dans le textile, anciennement manager du groupe DMC. Il s’indigne régulièrement du démantèlement de l’industrie textile en Alsace, pourtant fleuron de ce secteur. C’est pourquoi, il est désormais à la tête de quatre entreprises de textile : Philéa textiles, Tissage des Chaumes, Emanuel Lang et Velcorex.

Dans leur ensemble, elles ont permis l’emploi de 150 personnes et produisent un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros. Il a lancé une dynamique familiale puisque sa fille s’est également investie dans ce combat en fondant sa propre marque à Colmar.

Pierre Schmitt participe activement à la réindustrialisation de l’Hexagone. Par exemple, il a implanté six machines à filer le lin dans la région. Elles ont été achetées d’occasion en Hongrie et Pierre Schmitt était chargé du voyage et de l’aménagement sur l’un de ses sites. Il a demandé de l’aide à d’anciens techniciens du territoire afin de pouvoir utiliser ces vieilles machines et ainsi transmettre leur savoir-faire.

Cet entrepreneur est convaincu par la nécessité de production industrielle française. Il s’est concentré sur lin, matière longtemps exploitée en France. Ainsi, en permettant le retour de machines à filer le lin, il contribue à l’exhaustivité de la chaîne de production. Lors du Salon de la Première Vision, il explique que le lin est un « tas d’or inexploité » (propos rapportés dans un article Les Échos Entrepreneurs).

En effet, le lin est une matière polyvalente qui s’utilise en tant que textile mais peut également remplacer certains produits pétroliers ou la fibre de verre. Par ailleurs, le lin consomme moins d’eau que le coton. Cette matière plus vertueuse peut être valorisée dans sa totalité, sans perte.

La France se classe parmi les premiers producteurs mondiaux de lin. Ceci lui permet de valoriser sa production bien que les ateliers de filage manquent encore sur le territoire. Retrouvez notre article sur les 5 choses à savoir sur le lin.

Pierre Schmidt
Pierre Schmitt, entrepreneur à la tête de quatre entreprises dans le textile - Les Echos Entrepreneurs

Un combat politique et personnel

Des personnalités participent également à la promotion du made in France. Yves Jégo est l’un des premiers défenseurs du made in France. Il est d’abord investi dans la politique, en tant que maire de Montereau-Fault-Yonne, président de communauté de commune puis secrétaire d’État sous le gouvernement Fillon II.

Yves Jégo a longtemps milité pour la promotion de la production française. Il a joué un grand rôle dans la valorisation de la certification Origine France Garantie. Plus de 600 entreprises possèdent aujourd’hui la certification.

Arnaud Montebourg a connu un parcours similaire. Il est d’abord engagé politiquement au Parti Socialiste sous l’étiquette de député. Devenu ministre de l’Économie sous les gouvernements Valls I et II, il s’oppose à la mondialisation.

C’est pourquoi il fait la promotion de l’industrie française dès son entrée au gouvernement. Il s’associe avec Yves Jégo pour créer l’association « Vive la France ». Celle-ci a pour objectif de mettre en valeur la technicité de la production française et propose le fameux label Origine France garantie.

Gilles Attaf est un membre de l’association depuis 2012. Il en est l’actuel président. Dans un premier temps, c’est en tant qu’entrepreneur qu’il s’est engagé dans la fabrication française. La fabrication des costumes haut de gamme se passe à Limoges. Il fait partie de l’association Pro France.

Lien article “La marinière, un symbole à la française”

Des chefs d’entreprise engagés

D’autres chefs d’entreprise se mobilisent comme Sandrine Conseiller, CEO d’Aigle. Elle est favorable à un ancrage territorial. La marque fabrique ses bottes emblématiques depuis plus d’une centaine d’années dans l’Hexagone.

Elle associe par ailleurs le made in France avec la question de durabilité et de qualité des produits. Dans La Tribune, Sandrine Conseiller sur le made in France, qui constitue un facteur de renouveau après la pandémie et la prise de conscience écologique.

Guillaume Gibault est le président du Slip français. Il se prononce sur la production française dans un entretien pour Welcome to the Jungle « Le made in France, c’est l’ADN de notre marque. Quand on a démarré, ce n’était pas du tout tendance ».

Il aime raconter l’histoire du terroir qui fabrique ses produits et y voit une manière d’allier tradition et innovation. Sa PME a localisé sa production en France. Il possède désormais un écosystème de fabricants français. Guillaume Gibault participe à la relocation de l’industrie textile française.

Guillaume Gibault
Guillaume Gibault - Détours

La mobilisation des secteurs professionnels

Des ambassadeurs du made in France se sont associés. Ils veulent mettre en valeur les connaissances des matières, l’élégance et la qualité des produits français ainsi que les savoir-faire.

Le collectif Colbert rassemble les grandes maisons françaises. Il a été créé en 1954 à l’initiative de Jean-Jacques Guerlain pour faire rayonner l’image de la France dans le monde. Son objectif est de « promouvoir passionnément, transmettre patiemment, développer durablement les savoir-faire et la création française pour insuffler du rêve ».

Les professionnels s’allient dans des clubs, comme les Forces Françaises de l’Industrie (FFI), fondé en 2019. Gilles Attaf, Laurent Moisson et Emmanuel Deleau en sont les fondateurs. Ce club d’entrepreneurs est structuré en antennes locales « pour des entrepreneurs, ouvert à tous ceux et celles qui veulent aider, soutenir, investir pour réindustrialiser la France ». FFI œuvre aussi comme un accélérateur qui souhaite s’inscrire dans une dynamique territoriale.

salon made in france
Le salon du Made in France - Europe 1

Ambassadeurs du made in France : les comptes Instagram à suivre

C’est également le cas de Ateliers de France (@ateliersdefrance). Ce groupe rassemble des entreprises spécialisées dans la restauration du patrimoine. Il peut s’agir de monuments historiques, de palais, de châteaux, de théâtres, d’hôtels particuliers. Ces entreprises proposent également l’aménagement et la décoration de lieux de vie d’exception. Les valeurs du groupe sont la pérennité des solutions et un accompagnement sur-mesure.

Le label Origine France garantie a développé un magazine autour du made in France. Il vise à la fois les entrepreneurs et les consommateurs. Le magazine également accessible sur le réseau social Instagram (@faitenfrance_lemag) propose du contenu autour de la production française. Il mêle des tendances du moment associées aux produits français avec des interviews d’acteurs engagés pour le made in France.

D’autres initiatives sont mises en place comme le Salon du made in France (@mifexpo). Cet événement rassemble des centaines d’exposants afin de célébrer la fabrication française. Les Français peuvent y découvrir des nouvelles marques, des nouveaux produits de tous les secteurs.

Le réseau Artisans d’Avenir (@artisansdavenir) cherche à promouvoir les artisans d’art et propose des portraits sur son compte Instagram. Enfin, Savoir pour faire (@savoirpourfaire) est une plateforme cherchant à valoriser les savoir-faire de la mode et du luxe français. Le site propose de mettre en relation les entreprises et les demandeurs d’emploi selon leur secteur d’activité.

Lien vers l’article du site “6 bonnes raisons de privilégier les produits d’artisanat”

 

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