Pourquoi acheter des vêtements "made in France" ?
Allons droit au but. Si vous n'êtes pas forcément convaincu par le made in France, alors commençons premièrement par regarder en face les limites du système de production et consommation mondial actuel.
Après plus de 30 ans de délocalisation et d'externalisation des capacités de production vers l'Asie et l'Afrique, voici deux exemples parmi tant d'autres qui nos font dire qu'il est grand temps de changer les choses. Vous le savez peut-être, le textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde, après le pétrole. On estime par exemple qu’en Chine, 70% des cours d’eau sont pollués de déchets toxiques des industries textiles. En d’autres chiffres, 56 millions de tonnes de vêtements sont vendues chaque année dans le monde. On estime aussi que l’industrie textile devrait encore grossir de 60% d’ici 2030. Ça peut faire froid dans le dos… C’est pourquoi, depuis quelques années des alternatives émergent pour faire une mode plus responsable et moins polluante. L'utilisation de matières naturelles, recyclage des matières et utilisation de matières recyclées, traçabilité des produits, circuits courts…
Favoriser le circuit court
Aujourd’hui la tendance est au “acheter moins, mais acheter mieux”. Mais comment mettre cela en application concrètement ? La réponse est simple : privilégiez les produits fabriqués localement Choisir le « made in France » c’est mettre en application votre volonté de consommer de manière responsable tout en faisant un geste pour l'environnement. D’abord, on favorise un circuit court avec des produits qui sont conçus et fabriqués près de chez nous. Ceci veut dire qu’ils n’auront pas à traverser toute la planète pour arriver jusque dans notre penderie. Cet acte permet ainsi de limiter les gaz à effet de serre. Ce circuit court donne une visibilité sur la traçabilité. On sait où la fabrication du produit se passe , par qui, dans quelles conditions.
Notre système social
De plus, acheter made in France c'est soutenir notre système social : les 35h, les congés payés, les congés maternités,.. Ces règles n'existent pas forcément dans d'autres pays, africains et asiatiques. Ce manque de protections sociales dans ces pays laisse place parfois à de l'exploitation outrancière des ouvriers. Ils travaillent souvent dans des conditions de travail inhumaines. Rappelons de l'horrible évènement du Rana Plaza au Bangladesh, qui nous fait réaliser à quel point la course aux profits des grands groupes de prêt-à-porter n'en ont rien à faire des conditions des hommes et femmes qui confectionnent leurs vêtements.
À contrario, les entreprises fabriquant en France ont l'obligation de respecter des normes environnementales, sanitaires et sociales strictes. Ceci afin qu’elles ne détériorent, de manière irréversible ou durable, ni l’environnement, ni la santé des salarié(e)s ou des riverain(e)s. Par ailleurs, les produits sont généralement de bien meilleure qualité (grâce à un savoir-faire et une utilisation de matières de meilleure qualité), que des produits de fast fashion par exemple. Cela permet de les porter beaucoup plus longtemps et de ne pas avoir à renouveler sa garde robe à chaque saison, et de surconsommer. Ces entreprises font d’ailleurs généralement moins de collections par an. Enfin, quand on achète « made in France » on soutient toute une industrie : c’est soutenir voire créer des emplois, c’est pérenniser des savoir-faire et un artisanat. C’est encourager une économie locale. Oui quand on achète du made in France, on encourage directement la création d'emploi dans les régions françaises.
Un déclin et une renaissance
Depuis les années 1970, l’industrie textile française n’a cessé de dégringoler, passant de 750 000 personnes travaillant dans ce secteur, à environ 60 000 actuellement. Cela a causé la disparition de beaucoup de métiers ainsi que leur savoir-faire au passage. Une décroissance nette s’est mesurée entre 1995 et 2005 (en cause : de très nombreuses délocalisations), avec une perte des deux tiers de ses salarié(e)s. Mais depuis 2017 le secteur connaît un fort renouveau. Cette année-là pour la première fois depuis quarante ans, le nombre de salarié(e)s a augmenté de 3,6%. De plus en plus d’entreprises misent sur la production dans l’hexagone et son savoir-faire. Que ce soient de petites entreprises, de jeunes start-up ou de grandes maisons de luxe, et ça c’est encourageant !