Saviez-vous que l’on compte plus de 6 millions de brebis en France ? C’est trois fois la population de Paris ! Mais ce n’est pas la laine française des moutons duveteux que l’on croise qui composent nos gros pulls d’hiver.
La laine française n’est pas quelque chose de rentable pour les éleveurs de l'hexagone. Cela coûte plus cher de faire tondre les brebis que de vendre la laine récoltée. 1kg de laine se vend moins d’un euro aux négociants, pour 2kg produits annuellement par bête. Beaucoup d’éleveurs jettent donc, à regrets, leur laine et on exporte 80% de la laine française de Chine. On transforme et on la mélange avec des fibres synthétiques. Seulement 10% de la laine française est transformée sur notre territoire.
Beaucoup de la laine que nous trouvons dans l’hexagone provient d’Australie. C'est le premier producteur de laine au monde, aussi connu pour sa maltraitance parfois très cruelle envers ses moutons.
Des bonnes nouvelles pour la laine française
Vous êtes déçus ? Minute, nous avons des bonnes nouvelles !
Si le secteur de la laine en France a fortement perdu du galon ces dernières décennies, il est peut-être en train de renaître de ses cendres. Dans les années 1950, Roubaix était même devenue « capitale mondiale de la laine » grâce à la Lainière de Roubaix. Aujourd’hui, la France ne compte presque plus d’usines pour laver la laine, et seulement une douzaine de filatures.
Mais partout dans l’hexagone, des initiatives locales, individuelles ou collectives, s’organisent pour relancer la filière. Le Collectif national Tricolor, se donne la mission d’accroître la part de laine produite et transformée en France, de 4% à 24% d’ici 2024. Pour cela, deux conditions : retrouver de la laine de qualité en quantité, et des prix justes pour permettre aux artisans et aux éleveurs de travailler correctement. La France compte d’ailleurs dans son cheptel, des laines de qualité comme le mohair ou le mérinos, très recherchés. En parallèle de cet objectif, le Collectif Tricolor s’engage sur 6 points : l’attractivité en valorisant les savoir-faire et une filière encore sous-exploitée, la traçabilité en assurant la transparence sur toute la chaîne, l’équité en proposant une rémunération plus juste aux éleveurs, la proximité pour une approche locale de la consommation, et la responsabilité concernant les pratiques d’élevage, le bien-être animal et la réduction de l’empreinte environnementale.
Les acteurs
Plus d’une vingtaine d’entreprises du made in France ont déjà rejoint le collectif et mis en collection des laines françaises comme 1083, Le Slip Français, Saint-James, Devernois ou encore le groupe LVMH.
Les consommateurs ont aussi un rôle à jouer dans cette belle histoire. Ils peuvent consommer autrement, regarder les étiquettes et la provenance des produits et des matières avant d’acheter.
Bref, tout ça nous a donné envie de nous blottir au coin du feu et de ressortir les aiguilles à tricoter de Grand-Mère !