Une petite histoire... du cristal de Baccarat

L’histoire du célébrissime cristal de Baccarat débute il y a plus de 250 ans, dans un petit village du même nom, en Lorraine. 250 ans de savoir-faire et d’excellence, qui ont commencé un peu par hasard.

Dans les années 1760, les salines royales de Rozières ferment. Coup dur économique pour les locaux, qui se retrouvent en plus avec un gros stock de bois sur les bras. L’évêque de Metz propose alors au roi Louis XV de lancer une verrerie, ce qui offrirait certains avantages. 

Ne plus avoir à importer de la verrerie d’art de l’étranger (ce qui coûtait très cher). Satisfaire un marché en demande puisque toutes les cours européennes en raffolent. Relancer l’économie locale tout en valorisant un savoir-faire français. Mais surtout écouler intelligemment le surplus de bois. Le Roi rapidement convaincu, la verrerie Sainte-Anne voit le jour à Baccarat. 

Durant les premières décennies, les artisans fabriquent essentiellement des verres et des miroirs. 

En 1816, au lendemain des guerres napoléoniennes et d’une redistribution du territoire, la verrerie est rachetée par le propriétaire d’une verrerie du Nord. Il la transforme alors en cristallerie et crée une nouvelle société : les Cristalleries de Vonêche à Baccarat.

Baccarat
Crédit photo : Baccarat 

Les débuts de la success story de Baccarat

 

En 1823, Baccarat reçoit sa première commande royale de la part de Louis XVIII. Ceci marque le début d’une longue série de commandes de la part de rois et de chefs d’Etat du monde entier. Dès lors, Baccarat reçoit de nombreux prix : plusieurs médailles d’or aux expositions de l’industrie et une médaille d’or à l’exposition universelle de 1855.
La cristallerie ne cesse de s’accroître et se diversifie dans les structures. Un lustre de 140 lumières, une fontaine de 7m de haut pour la Russie, un kiosque de 1960 pièces de cristal pour le Roi du Portugal… Les palais du monde entier commandent des services de table, des lustres, des vases et autres objets hors du commun ! 

À la fin du 19e siècle, la notoriété du cristal de Baccarat est telle que son nom devient un substantif : son cristal est désigné depuis comme “Le Baccarat”.
Les pièces au détail, notamment les parfums, se vendent également très bien dans les grands magasins parisiens tels que Le Louvre, les Galeries Lafayettes, le Bon Marché, Printemps, durant la période d’avant-guerre. C’est cette activité qui permet d’ailleurs à l’entreprise de subsister durant la Première Guerre mondiale. 

Savoir-faire artisanat Baccarat
Savoir-faire Baccarat - Crédit photo : Baccarat

Baccarat : une entreprise historique et sociale

 

L’histoire de l’entreprise Baccarat, c’est aussi un peu l’histoire de la France. Du fait de sa position géographique, en Meurthe-et-Moselle, Baccarat n’a pas été épargnée par les deux guerres mondiales qui ont éclaté au 20e siècle. Une partie des infrastructures de la manufacture a été à plusieurs reprises endommagée, détruite, ou bombardée. L’activité durant ces deux guerres est à l’arrêt, pour les raisons précédentes mais aussi à cause d’interdictions d’exercer, d’offensives et de manque de main d’œuvre. En effet, chaque conflit a vu les usines se vider de ses jeunes travailleurs. Le peu d’activité restant, possible et autorisé (ou non) et assuré par des femmes ou des travailleurs trop âgés pour partir au combat. Durant les deux guerres, l’entreprise vit dans l’optimisme, dans l’espoir de jours meilleurs et ne ferme jamais boutique.
Toujours soucieuse de ses salariés, la société essaye tant qu’elle peut d’embaucher de jeunes travailleurs durant la seconde Guerre Mondiale. Aussi elle transforma une partie de ses terres en champ de pomme de terre pour lutter contre la faim omniprésente. 

Une véritable réussite 

Ses mesures sociales ont d’ailleurs fait de Baccarat un exemple de réussite sociale avec des mesures avant-gardistes pour l’époque. Dès 1830, la compagnie met en place une caisse de retraite et de prévoyance, une allocation chômage. Elle fonde des écoles d’enseignement général et de dessin et construit des logements pour ses travailleurs et leur famille, dont certains même exemptés de loyer, ainsi que des foyers pour les apprentis. Elle crée aussi, quelques années avant la loi Guizot sur l’enseignement, une école pour garçons, pour les fils d’ouvriers, ainsi qu’une école pour fille une quarantaine d’années plus tard. La compagnie permet aussi à toutes ces personnes d’accéder à des soins médicaux.
Bien plus qu’une entreprise, Baccarat est donc un véritable lieu de vie, avec sur son site des écoles, crèches et logements. C’est aussi un des secrets de l’excellence de son savoir-faire. En offrant à ses employés une qualité de vie rare et en leur dispensant des formations précises, Baccarat s’assure et fidélise des ouvriers qualifiés, aux compétences techniques uniques.

Baccarat : entre tradition et modernité

 

Perpétuant un savoir-faire exceptionnel pendant des siècles, Baccarat a aussi su se diversifier pour mettre le cristal en scène. Ceci notamment grâce à des innovations toujours à la pointe de leur époque. L’excellence du cristal est aussi un travail d’ingénieur.

Dès le début du XXe siècle, la marque se lance avec grand succès dans les flacons de parfums. Plébiscitée par les grands couturiers en personne, elle a signé des flacons pour Guerlain et son emblématique “Shalimar” notamment. Elle a également signé les flacons de Dior et ses fameux “Miss Dior” et “J’adore” ou encore pour Lancôme. 
Dans les années 90, Baccarat se lance dans la bijouterie : dix ans plus tard, les bijoux représentent 22% des ventes !
Aujourd’hui, Baccarat décore également hôtels, bars, et restaurants à travers le monde, dans lesquels elle appose sa marque. La marque poursuit son histoire avec les maisons de luxe en signant des collaborations, comme récemment avec Saint Laurent. 

En 2014, le Petit Palais à Paris a consacré une rétrospective historique de Baccarat.

Les verres Harcourt

 

L’emblématique service de verres signature de la maison a été créé en 1841 pour Louis-Philippe. De renommée mondiale, ce service est présent sur les tables des plus grands : des châteaux de monarques, aux palais présidentiels en passant par le Vatican. Napoléon III, des chefs d’Etat et des papes ont eu l’occasion de déguster les meilleurs spiritueux avec. 

Plusieurs fois revisités, la marque les a déclinés pour les 170 ans de la maison.  Des créations comme des médaillons représentant Louis XV et son épouse Marie Leszczynska. Au début des années 2000, c’est le célèbre designer Philippe Starck qui les réinterprète en les noircissant. C'est une collaboration inédite.  

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